Ahoj Aniaséo байна уу Bon Dia Buenos Dias Ciao Goedendag Ngadro délék Hallo Bonjour Hei Hej Hello γειά σου こんにちは Привет مرحبا שלום Witaj Zdravo

jeudi 5 février 2009

BabelCam et la condition Babel aujourd'hui


Première partie : comment est-on passé de la construction d’une tour à celle d’une chaîne linguistique ?


Les femmes et les hommes parlaient au départ une seule et même langue. Puis, souhaitant bâtir une tour pour atteindre Dieu, caressant cet espoir en se mettant à l’œuvre, ils furent rapidement punis en se voyant infliger un mal inconnu : le plurilinguisme.
S’agissait-il alors d’un plurilinguisme individuel, ou strictement d’un plurilinguisme de la collectivité, dans lequel un ouvrier de la tour équivaut à une langue ?
BabelCam donne à penser le fait que même si le plurilinguisme se situait également à l’échelle d’un individu, la communication serait mise à l’épreuve face à une diversité linguistique sociale toujours plus ample que les connaissances individuelles, ce dès lors que la lingua franca, la langue de commune communication devient l’objet du rapt…
Que se passerait-il en effet, si dans le monde d’aujourd’hui, à la suite d’un malencontreux miracle, les gens étaient atteints d’une amnésie soudaine de la langue anglaise ; ou si tous les Français se mettaient brusquement à chercher leurs mots en français ?
On peut à travers ces clips vidéos prendre la mesure de l’ambigüité, de l’ambivalence de cette malédiction, un peu comme si nous avions pu poster des caméras aux fenêtres du ziggourath de Babel, celles qui avaient déjà eu le temps d’être construites, pour explorer le sentiment de forte perplexité des individus face à leur nouvelle condition.



Mais comme on peut précisément le constater dans les clips vidéos, il arrive de temps en temps que cette perplexité se transforme en jubilation : une jubilation communicative portée par un joueur seul ou envers son partenaire lorsqu’il est accompagné dans la prise ; comme de spectateurs captivés par l’exercice qui connaissent la jouissance de connaître progressivement le « fin mot de chacune des traductions en chaîne » , une fin parfois attendue, parfois improbable.
Peut-être qu’en leur privant des moyens de continuer leur entreprise de construction céleste, Dieu voulait-il donner aux hommes l’occasion de prendre congé d’un labeur par définition interminable ?
En tous les cas, ce n’est que très progressivement qu’ils se sont faits à l’idée de déposer leurs outils, leur pelle et leur ciment. Dans un ultime et grand effort de rassemblement, certains zélateurs du sky-building, plus versés en ingénierie sociale qu’en ingénierie des constructions complexes, ont tenté de regrouper les individus selon des configurations telles qu’ils puissent continuer leur ouvrage dans ce tohu-bohu linguistique. Avec ce principe en tête de reconstituer le sens dans la confusion. A la manière de BabelCam, les individus ont su se regrouper par paires successives, de telle sorte que le premier parle la langue du second, que le deuxième parle la langue du troisième sans qu’elle soit pour autant parlée par le premier, et qu’ainsi de suite, on s’efforce de trouver une personne qui soit à la fois capable de comprendre la langue du précédent et de parler la langue d’un suivant potentiel, afin de pérenniser la circulation du message « en toute sécurité ».
Mais, l’interprétariat, n’ayant pu se révéler en tant que science exacte que beaucoup plus tardivement après l’apparition soudaine de ces langues elles-mêmes, les messages continuaient certes à circuler mais avec des effets de déformation dont on peut disposer d’une série d’exemples sur ce site ; et que seul un diplômé en babélistique aurait été en mesure d’annoncer...

Aucun commentaire: