En guise de clôture des tournages, nous avons été aimablement conviés à venir à la Fondation Suisse, bâtiment surprenant et classé dont les plans ont été dessinés par l'architecte Le Corbusier. Se retrouver dedans, et plus précisément dans son salon d'hôtes, là même où s'est déroulé le tournage, a quelque chose de jouissif: une expérience peut-être comparable à celle de se balader à l'intérieur d'une peinture sobre de Miró ou de Mondrian.
Dans cette dernière phase de l'expérience, l'accent a été mis sur la dynamique de groupe dans une tentative de rendre plus tangible et réelle cette idée de traduction en chaîne ; de fluidifier la communication translinguistique. Ca a été l'occasion d'inventer de nouveaux jeux basé sur ce mode de communication, comme on pu en faire l'expérience auparavant avec le jeu "BubleGum" dans lequel on demande aux participants de dialoguer, chacun dans sa langue, en prononçant des phrases qui ont en commun de comporter un maximum de sons à la fois similaires et propres à la langue, qu'il s'agisse de consonances chuintantes, sifflantes, spirantes ou mouillées. (p. ex. : dialogue entre des phrases turques, polonaises et anglaises contenant énormément les sons "w", "r", "kh" ou "r (roulé)").
Afin de faire émerger ce laboratoire de communication translinguistique, on a fait appel à une admirable danseuse thérapeute grecque, du nom de Maria Kriva - organisatrice du Carnaval des rythmes du monde, en 2009, à la Cité Universitaire. Elle a donné vie à une dynamique de groupe qui a pris petit à petit son autonomie. Il en a résulté des improvisations ludiques qui ont servi à mettre du liant et du lien dans le film, en particulier à travers sa bande sonore et ses plans de coupe. Comme vous avez pu le remarquer, les séquences cadrent le plus souvent les personnes individuellement et au mieux à deux dans un même plan, ce qui fait presque parfois oublier qu'il devrait s'agir d'un jeu de bouche à oreille. D'où l'importance de cette journée.
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